Les hommes qui ne pensent pas sont comme des somnambules. (H. Arendt)
Méditer en philosophe,
c’est revenir du familier à l’étrange,
et dans l’étrange affronter le réel.
(P. Valéry)
Philo-sophie : amour de la sagesse. Portés par cet amour, nous nous mettons à interroger, et nous trouvons le courage d’aller là où nos certitudes chancellent, là où plus rien ne tient. Pour y découvrir l’aspiration à vivre qui est la source de nos questions, et découvrir nos propres ressources, notre propre sagesse, notre puissance de penser, qui est puissance, et donc joie, de vivre.
Quand nous éprouvons le désir, ou le besoin, voire l’urgence, de changer, parce que « quelque chose ne va pas », nous nous heurtons à de nombreuses et imposantes barrières, nous faisons l’expérience des obstacles qui semblent s’interposer entre ce que nous sommes, ou plus exactement ce que nous pensons être, et ce que notre aspiration profonde à une vie « bonne » nous souffle. Parmi ces obstacles, ils en est qui trouvent leur source, et leur force, dans notre pensée, dans nos manières de penser, dans nos façons de concevoir la « réalité ». Dans tout ce qui nous maintient dans l’impuissance, parce que nous pensons qu’il est impossible que les choses soient autrement qu’elles sont. C’est ici que la philosophie, le « travail en philosophie », peut contribuer à libérer un vent de renouveau. Libérer la vie enfermée dans les opinions que nous prenons pour les nôtres, alors qu’elles sont le produit de puissants conditionnements dont nous ne sommes que très peu conscients.
Nous sommes prisonniers de nos évidences. Et la philosophie, qui est fondamentalement un exercice de questionnement de ces évidences, peut nous aider à découvrir et inventer des espaces de liberté. Envisagée ainsi, la pratique de la pensée n’a pas grand chose à voir avec des « discussions » où l’on débrattrait des opinions: c’est l’expérience de l’interrogation qui s’avance dans l’ouvert en prenant le risque de « je ne sais pas ». Apprendre à penser, ce n’est pas s’informer sur des thèses ou des doctrines, mais se mettre en rapport avec des questions. c’est-à-dire avec soi-même. Avec « ce pourquoi il y a de la philosophie »: la conscience, qui s’ouvre en étonnement devant le monde et nous-mêmes, et la puissance, qui se déploie en amour de vivre, qui nous appelle à vivre bien, et en force créatrice, qui nous invite à vivre beau.
Vivre éveillés – et pas en somnambules.
C’est dans ce sens que va la proposition d’un accompagnement philosophique.